Diagnostic ou audit énergétique : lequel choisir ?

Dernière modification : 4 juillet 2024
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Cette fiche pratique a été corédigée avec notre partenaire institutionnel La Banque Postale et son partenaire Sobre Energie.

L’amélioration énergétique des bâtiments doit être intégrer à la bonne marche des Ogec. Au-delà des obligations légales et des enjeux environnementaux, elle contribue à une meilleure gestion des dépenses énergétiques de l’Ogec et au confort des occupants des locaux.

Quelles différences entre un diagnostic et un audit énergétique ?

1. Le diagnostic de performance énergétique (DPE)

Le DPE permet d’estimer l’impact énergétique et environnemental des bâtiments. Les analyses portent sur la consommation énergétique ainsi que l’émission de gaz à effet de serre.  Le DPE propose des recommandations pour améliorer l’efficacité énergétique du bâtiment, comme l’isolation, le remplacement des systèmes de chauffage ou l’installation de dispositifs économes en énergie.

Sur la base des observations du technicien certifié, les résultats sont présentés sous forme notation allant de G (rouge = extrêmement peu performant) à A (vert = extrêmement performant).

Les établissements recevant du public de plus de 250 m² sont soumis à l’obligation de réaliser un DPE qui doit être affiché à l’entrée de l’établissement et renouvelé tous les 10 ans. Certains types de bâtiments peuvent être exemptés de l’obligation de DPE, tels que les lieux de culte, les monuments historiques, les bâtiments temporaires (utilisés moins de deux ans), ou les bâtiments indépendants de moins de 50 m².

Le DPE ne doit pas être confondu avec l’audit énergétique.

2. L’audit énergétique

C’est en quelque sorte le bulletin de santé du bâtiment. Il offre une analyse méthodique du site, de ses usages et de ses consommations énergétiques. Il permet d’identifier avec précision les travaux de rénovation à réaliser en vue de l’amélioration de ses performances énergétiques.

Il propose plusieurs scénarios de travaux permettant d’améliorer la performance énergétique des bâtiments, en indiquant l’étiquette énergétique qui sera obtenue après travaux. Il précise également le coût des travaux, les économies d’énergie permises et l’impact en euros sur la facture d’énergie. En complément, il mentionne les aides financières disponibles. 
Les travaux proposés permettent d’atteindre une très bonne performance énergétique. L’un des trois scénarios permet forcément d’atteindre la lettre B.

L’audit est valable 5 ans et peut être réalisé par un professionnel reconnu garant de l’environnement (RGE), un architecte référencé ou un diagnostiqueur certifié. 

Pourquoi réaliser un audit énergétique des bâtiments ?

Il y a 4 raisons principales à réaliser un audit énergétique :

1. Se mettre en conformité avec la réglementation

Pour mémoire, le Dispositif Éco Énergie Tertiaire (DEET) impose une réduction de la consommation énergétique du parc tertiaire pour toutes les propriétaires ou locataires de bâtiments de plus de 1 000 m², de – 40 % d’ici 2030, – 50 % d’ici 2040 et – 60 % d’ici 2050.

Quant à la la loi APER, elle prévoit que les bâtiments tertiaires de plus de 500 m2 soient équipés de toiture solaire ou végétalisée pour 30 % de la surface (puis 50 % en 2027 pour le neuf et en 2028 pour l’existant).

2. Améliorer le confort des occupants

Un bâtiment correctement rénové, isolé, et ventilé offre la garantie d’un confort au quotidien et d’une bonne qualité de l’air. Rappelons que les établissements scolaires sont soumis à une obligation de surveillance de la qualité de l’air intérieur.

3. Réaliser des économies

Depuis début 2021, l’inflation et le contexte géopolitique ont fait exploser les prix de l’énergie (+ 31 % sur le prix réglementé de l’électricité – source : AFP). Le budget des Ogec a donc été plus ou moins impacté par ces hausses. La réalisation de travaux de rénovation énergétique permet de réduire fortement ces dépenses, tout en étant moins soumis aux aléas des prix de l’énergie.

4. S’engager dans la transition énergétique

En France, le secteur du bâtiment représente environ 45 % de la consommation finale d’énergie et 17 % des émissions de CO₂ (Source : Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires).

Les 53 000 bâtiments scolaires publics concentrent à eux seuls près de 30 ù de la consommation d’énergie des bâtiments des communes.

La réalisation de travaux préconisés par l’audit énergétique permet d’engager une réduction des émissions de gaz à effet de serre.

A quoi ressemble un bon audit ?

L’audit énergétique doit faire une analyse approfondie des bâtiments (structure, inventaire des équipements, description des zones et usages).

Certains bureaux d’efficacité énergétique propose une modélisation 3D des bâtiments, de leurs équipements, de leur dynamique de consommation et un zonage. Cette approche permet ainsi d’analyser plus précisément la consommation énergétique et de mettre en place des mesures d’efficacité énergétique ciblées.

Il évalue également le confort des occupants :

  • Le confort thermique : l’audit indique si les conditions de température, d’humidité, de circulation d’air et d’autres facteurs thermiques sont perçues comme agréables et satisfaisantes.
  • L’inconfort par zone :
    • en hiver : il correspond à la perte de chaleur spécifique à chaque secteur ou espace du lieu que ce soit par les murs, le toit , les fenêtres etc.
    • en été : il correspond à l’accumulation de chaleur dans un espace à cause d’une isolation insuffisante, une exposition excessive au soleil via des fenêtres non ombragées, un mauvais dimensionnement des équipements de froid ou ventilation, des infiltrations d’air, une conception architecturale inadéquate, etc.
  • Le confort visuel : l’éclairage artificiel doit être soigneusement planifié pour assurer une distribution uniforme de la lumière dans les espaces intérieurs. L’apport lumineux solaire peut, quant à lui, être exploité pour optimiser l’éclairage naturel.
  • La qualité de l’air : des mesures de filtration améliorée et un entretien régulier des systèmes de ventilation sont nécessaires pour maintenir des niveaux acceptables de qualité de l’air.

Pour répondre aux exigences réglementaires, le rapport d’audit énergétique doit également comporter un bilan des consommations d’énergie pour chaque usage énergétique. Cela permet d’identifier des gisements d’économies à réaliser en kWh, CO2 et euros.

Il propose également différents scénarios de performance énergétique et détaille chaque solution afin de dégager des pistes d’optimisation énergétiques potentielles.

Les actions d’amélioration sont hiérarchisées selon le temps de retour sur investissement, les domaines concernés et la finalités des scénarios.

Si vous jugez impossible d’atteindre les objectifs, il sera possible de moduler les objectifs visés par le dispositif éco-énergie-tertiaire en réalisant un dossier technique qui justifie la réalité des contraintes techniques, patrimoniales ou économiques de la rénovation énergétique du bâtiment et fixe un objectif en relation avec le programme d’action. Ce dossier technique s’appuie nécessairement sur un audit énergétique.

Quels sont les différents types de modélisation des audits ?

Dans l’audit énergétique, une simulation thermique du bâtiment est réalisée pour évaluer et à optimiser les performances énergétiques des bâtiments.

Elle permet de déterminer les lieux de déperdition de chaleur (murs, fenêtre, toit, chaufferie, etc.), d’identifier les travaux prioritaires pour réduire ces déperditions d’énergie et d’estimer les futures consommations d’énergie et les gains de confort après travaux.
Les informations obtenues par la modélisation thermique sont donc essentielles pour permettre aux propriétaires ou gestionnaires des établissements scolaires de prendre les bonnes décisions d’investissement.

Plusieurs types de modélisation peuvent être proposé par les bureaux spécialisés en efficacité énergétique :

  • La simulation thermique statique (STS) : elle considère des conditions moyennes ou constantes et simplifie les calculs thermiques en ignorant les variations temporelles.
  • La simulation thermique dynamique (STD) : elle prend en compte les variations temporelles des conditions extérieures et des charges internes. Elle permet de simuler le comportement thermique d’un bâtiment sur une période donnée (souvent une année entière) en tenant compte de paramètres tels que la météo, l’occupation, et les apports internes.
Source : Journée Immobilier de la Fnogec 2021 (accéder au replay : Live Fédération des Ogec (fnogec.org))

La principale entre la STD et la STS, c’est que la STS fait l’hypothèse que la température intérieure à un instant donné est indépendante de la température intérieure quelques instants plus tôt. Cette hypothèse est une approximation, c’est pourquoi la STD est en théorie plus précise par exemple pour l’étude du besoin de chauffage.

La STS est plus adaptée pour des évaluations rapides et préliminaires, où la simplicité et la rapidité sont prioritaires. Elle offre une première estimation utile pour orienter les décisions de conception ou de rénovation avant de passer à des analyses plus détaillées si nécessaire. La STD est quant à elle appropriée pour des analyses détaillées et précises, nécessitant des données complètes et des ressources de calcul importantes. Elle est idéale pour des projets complexes où la performance énergétique et le confort thermique doivent être optimisés de manière fine.

CaractéristiquesSTSSTD
VariabilitéNon (conditions constantes)Oui (variations temporelles)
PrécisionMoyenne à basseHaute (intègre les phénomènes transitoires)
ComplexitéFaible à moyenneÉlevée
Données d’entréeDonnées simplifiéesDétails complets nécessaires
Temps de calculCourtLong
UtilisationÉtudes préliminaires, enveloppeAnalyses détaillées, conception CVC (chauffage, ventilations et climatisation)
Ce n’est pas parce que la STS est moins précise qu’elle ne peut pas s’approcher de la réalité du bâtiment. L’important est surtout les méthodes et hypothèses de calcul (prise en compte des usages du bâtiment).

Qui peut réaliser l’audit ?

L’audit énergétique doit être réalisé par un professionnel qualifié (Décret n° 2022-780 du 4 mai 2022),

L’auditeur ne peut pas sous-traiter la réalisation de cet audit. Il doit effectuer au moins une visite des locaux.

Retrouvez la liste des professionnels qualifiés.

Quel est le contenu du rapport d’audit ?

Le rapport contiendra :

  • Les caractéristiques du bâtiment.
  • Les résultats de l’inspection.
  • Une description des mesures d’économie d’énergie potentielles qui peuvent être mises en œuvre.
  • La description des recommandations et améliorations possibles sous forme de scénarii d’amélioration (enveloppe du bâtiment, installations techniques, utilisation des bâtiments et des systèmes techniques, ajout  de système d’apport en Energies renouvelables)
  • Une analyse détaillée des coûts pour les mesures proposées.
  • L’estimation des économies d’énergie résultant des mesures.
  • Des conseils sur l’accès aux ressources financières pour aider à la mise en œuvre des mesures.
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