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Le relamping : une opération de rénovation énergétique particulièrement rentable.

Temps estimé de lecture: 8 min lecture

L’éclairage peut représenter jusqu’à 19% de la part de consommation énergétique, toutes énergies confondues, pour tous les usages d’un établissement scolaire.

Le relamping ou « relampage » en français, consiste à remplacer les luminaires devenus obsolètes par des systèmes d’éclairage plus performants, que cela soit en pavés, tubes ou sous formes d’ampoules. Cette opération peut concerner aussi bien les luminaires en intérieur qu’en extérieur.

Au-delà des promesses de réduction tangible de la consommation énergétique dédiée à l’éclairage, la technologie LED (ou DEL : diode électroluminescente) devient une nécessité en raison de l’interdiction, depuis août 2023, de la fabrication des sources d’éclairage de technologie fluorescent que l’on appelle vulgairement « tube néon ». Ceci concerne toute la famille des tubes fluorescents, classiques ou compacts. Il y a donc nécessité d’adapter son parc de luminaire à cette nouvelle contrainte.

De plus, cette nécessité est particulièrement intéressante car les opérations de relamping sont rentables.

En quoi consiste une opération de relamping ? #

L’opération de relamping consiste au remplacement des émetteurs de lumière existants par un dispositif d’éclairage moins énergivore dans un espace donné. Le passage à la technologie LED permet de réduire drastiquement la consommation d’énergie.

Le changement de luminaires peut, suivant les modèles choisis, s’accompagner d’une réduction du nombre de luminaires installés. Toutefois, un remplacement 1 pour 1 peut aussi être envisagé si l’optimisation de l’éclairement n’est pas une priorité à l’occasion du relamping.

Exemple : Dans une salle de classe d’environ 50 m² disposant de 9 luminaires de technologie fluo, composés de  8 ”pavés” de type 4 X 18W et d’une réglette 2 X 36W au-dessus du tableau, le passage au LED offre au moins 2 solutions :

  • remplacement 1 pour 1 soit 8 dalles LED 30W et une réglette 40W
  • remplacement par 6 dalles LED dotées d’un capteur de lumière naturelle permettant de ne délivrer que la lumière complémentaire nécessaire à l’éclairement requis, et d’une réglette 30W.

Dans tous les cas, le recours à des équipements complémentaires de type capteur de présence, de mouvement ou et minuterie est intéressant.

Par exemple, dans les lieux de passage (couloirs, cage d’escalier, grandes salles…) l’installation de détecteurs de mouvement peut permettre de n’allumer que quelques luminaires sur le passage d’une personne (par exemple trois luminaires sur dix dans un couloir ou juste le palier utilisé sur toute la cage d’escalier). Ce dispositif permet de ne pas utiliser la commande manuelle qui allume l’intégralité de l’éclairage et ainsi, de limiter son usage au seul passage de l’utilisateur.

Quels sont les avantages des éclairages LED ? #

Un éclairage efficace #

Le LED a une efficacité lumineuse accrue, bien plus importante que les fluos donc moins d’énergie consommée pour plus de puissance lumineuse.

En effet, le LED offre une efficacité de 80 à 150 lm/W en moyenne, là où un halogène proposait 10 à 20 lm/W et une lampe fluo 60 à 80 lm/W en moyenne.

Ainsi, une ampoule de LED de 6,5W produira une lumière similaire à une ampoule halogène de 50W. C’est 87% d’énergie consommée en moins pour la même quantité de lumière fournie.

Le lumen (lm) est la quantité visible de lumière dégagée par une source d’éclairage. Le LED avec moins d’énergie électrique, à savoir le watt (W), arrive donc à diffuser plus de lumière.

De plus, les éclairages des anciennes générations ne convertissaient qu’environ 6 % de l’électricité en flux lumineux. Le reste de l’énergie n’était pas utilisé et se dispersait sous la forme de chaleur. La technologie LED est capable quant à elle de transformer 20 % de l’électricité en flux lumineux.

Une durée de vie plus longue #

En plus d’autoriser un allumage instantané et de dégager moins de chaleur que les autres technologies, le LED présente un avantage de durabilité.

En général, la durée de vie d’un luminaire LED avoisine les 50 000 heures. Il existe également des luminaires d’une durée de vie allant jusqu’à 150 000 heures.

Au moment de l’achat :– Il faut considérer les 50 000 heures comme un minimum pour un bon investissement. Il faut donc bien bien vérifier cette durée de vie de l’éclairage.– Il existe différentes qualités avec des LED qui n’auront pas la durée de vie ou la performance énergétique attendue.

La simulation d’un chantier de relamping pour une classe de 54 m² #

Quelles sont les grandes étapes d’une opération de relamping ? #

L’évaluation de l’existant #

Au préalable, il convient de réaliser un état des lieux de l’existant et donc un inventaire précis des équipements existant tant pour l’éclairage intérieur qu’extérieur.

L’emplacement et les performances énergétiques devront être identifiés tout comme les besoins de l’établissement scolaire (durée de fonctionnement de l’éclairage, nombre de luminaires …).

La création d’un plan d’éclairage #

Pour disposer d’un éclairage en adéquation avec les besoins de l’établissement, cette étape est importante. Il s’agit d’un plan personnalisé définissant le nombre de luminaires total à remplacer et les solutions vers lesquelles s’orienter. En effet, il est inutile de mettre en place un éclairage LED avec une intensité trop importante par rapport aux besoins car cela entraînerait une consommation d’énergie inutile alors que l’on est dans une optique de préservation.

La sélection des nouveaux éclairages #

Un relamping efficace se traduit par une sélection adaptée des ampoules LED. Le choix se porte sur un ensemble de critères tels que la puissance électrique, le type de culot, les normes d’éclairage et la température de couleur (cf. ci-dessous). 

Comment choisir son LED pour l’éclairage intérieur et/ou extérieur ? #

Première étape, il faut se renseigner sur l’indicateur de durée de vie du LED afin de se rendre compte de la qualité de fabrication de la technologie. Il convient ensuite de vérifier l’efficacité lumineuse pour obtenir le niveau d’éclairement réglementaire (en général 300 lux sur les tables de travail dans une salle de classe, par exemple).

D’autres indicateurs sont à prendre en compte dans le choix de l’éclairage LED.

La norme L80B10 #

Un autre indicateur pertinent est celui de la norme L80B10 (cotation Lxx Byy) qui donne une image de la qualité de l’éclairage choisi.

Pour cette norme, il faut bien séparer les deux termes, d’un côté le L80 et de l’autre le B10.

Le L80 va correspondre à la valeur de maintien du flux lumineux pour la durée de vie annoncée, par exemple 50 000 heures. Cela veut dire, qu’un luminaire LED, L80 à 50 000 heures va maintenir 80% du flux après 50 000 heures.

Le B10, va lui donner une indication du pourcentage de luminaire qui ne respecterons pas ce maintien de flux pendant la durée de vie annoncée.

Exemple : on peut trouver des luminaires L80B10 pour une durée de vie de 15 000 heures. Cela signifie qu’à 15 000 heures, 90% des luminaires auront un éclairement de 80% de la valeur initiale.

En d’autres termes, plus la valeur L est importante, plus l’éclairement sera stable sur le long terme, et moins la valeur B est importante, plus le nombre de luminaires dans un échantillon représentatif atteindront effectivement la durée de vie annoncée.

Bien lire les étiquettes et se faire conseiller plutôt que de chercher le meilleur prix sans savoir réellement ce que l’on achète.

La température de couleur #

La température de couleur de l’éclairage LED indique la couleur de la lumière qui sera diffusée par l’ampoule ou le spot. Elle se mesure en degré Kelvin (K) et varie selon trois tonalité principales :

  • Le blanc froid, entre 5 500 K et 6 500 K qui donne une lumière bleutée et stimulante ;
  • Le blanc neutre, entre 4 000 K et 4 500 K qui donne une lumière blanche naturelle ;
  • Le blanc chaud, entre 2 500 K et 3 300 qui donne une lumière jaunâtre et chaleureuse.

En intérieur, mieux vaut ne pas dépasser 4 000 K sous peine d’avoir un éclairage trop froid alors qu’en extérieur, 6 000 K sera encore acceptable bien qu’un peu blafard et très blanc.

Le taux d’éblouissement d’inconfort (UGR) #

L’UGR correspond au taux d’éblouissement d’inconfort (Glare Rating en anglais).

Il donne une indication du niveau de confort visuel. Ce taux varie sur une échelle de 10 à 30. Un UGR égal à 10 correspond à une absence totale d’éblouissement alors qu’un taux proche de 30 correspond à un éblouissement insoutenable. Un éblouissement important peut entraîner de nombreux effets négatifs tels qu’une fatigue des yeux précipitée, un niveau de distraction accru ou une diminution de la capacité à distinguer les détails.

Généralement, une source qualitative d’éclairage LED dispose d’un UGR inférieur ou égal à 19. 

Dans une salle de classe ou bureau, il faut rester entre 16-19 UGR.

Quelles aides financières ? #

La principale aide financières pour les projets d’ampleur de relamping est le dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) destinés à réduire les coûts initiaux d’installation et à favoriser l’efficacité énergétique.

Tous les luminaires LED ne sont pas éligibles aux CEE. Ils doivent répondre aux critères visés par les fiches standardisées CEE notamment la fiche BAT-EQ-127.

L’obtention de primes CEE sur l’éclairage intérieur ne présente pas grand intérêt. En effet, dans ce cas, il est obligatoire d’acheter une prestation de bureau d’études RGE éclairage pour prétendre à la prime. Dans les faits, la prime peine à financer le coût du bureau d’études pour les opérations dont le montant est inférieur à 70 000 € HT.

En ce qui concerne l’éclairage extérieur, les CEE permettent de prétendre à un financement de 20 à 30 % du prix d’un luminaire de bonne qualité.

Pour financer ces opérations de relamping, il est également possible de bénéficier de prêts à taux attractifs :

  • Le prêt Eco-énergie qui est un prêt à taux zéro (compris entre 10 K€ et 500 K€) destiné aux PME donc ouvert aux OGEC pour leur permettre d’acquérir des équipements permettant d’améliorer leur efficacité énergétique. Cette aide financière s’inscrit dans le cadre du Plan de Relance, qui vise à soutenir les entreprises dans leur transition énergétique et à favoriser la croissance verte. En savoir +
  • Les financements bancaires : certaines banques proposent des financements spécifiques pour des projets d’efficacité énergétique, permettant ainsi de lisser les coûts des installation des LED sur plusieurs années.


Quelles précautions lors d’opération de démarchage d’offres d’équipement à 0 € ? #

Il existe de nombreux fournisseurs d’équipements peu scrupuleux qui proposeront des offres à 0 € pour une opération de relamping, ce qui est très fréquent depuis la sortie de la fiche CEE BAT-EQ-127.

Ces offres existent bien et ne sont pas toutes malhonnêtes. Cette gratuité repose en effet sur le mécanisme des certificats d’économie d’énergie.

Nous vous recommandons toutefois la plus grande vigilance vis-à-vis de ces offres qui se soldent, très souvent, par une arnaque ou un produit/service de très mauvaise qualité.

Cette fiche pratique a été réalisée en partenariat avec Le Cèdre.

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