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Au vu du retard important constaté dans la mise en accessibilité de tous les ERP au 1er janvier 2015, obligation issue de la loi n°102-2005 pour l’égalité des droits et des chances, le législateur a souhaité donner un délai supplémentaire utile en vue de la mise en accessibilité des ERP par la mise en oeuvre d’Agenda d’Accessibilité Programmée pour les ERP non conformes au 1er janvier 2015 (Ordonnance n° 2014-1090 du 26 septembre 2014).
L’Agenda d’Accessibilité Programmée permet de planifier, sur une période de 3, 6 ans voir 9 ans au-delà de 2015, les travaux de mise en accessibilité.
Il est obligatoire pour tout ERP non conformes au 31 décembre 2014 et devait être déposé le 26 septembre 2015 ou ultérieurement, à condition d’avoir obtenu une prorogation du délai de dépôt.
En l’absence de tout commencement d’exécution de l’Ad’AP, en cas de retard important d’exécution, une procédure de constat de carence est mise en oeuvre et est accompagnée d’un signalement au Procureur de la République.
Pour engager la procédure de carence, l’autorité administrative qui a approuvé l’Ad’AP doit tenir compte de l’importance de l’écart entre les engagements et les réalisations constatées sur l’ensemble des périodes échues de l’Ad’AP ainsi que des difficultés rencontrées par l’établissement.
La commission d’accessibilité sera consultée sur le montant de la sanction, qui pourra aller jusqu’à l’abrogation de la décision approuvant l’Ad’AP si aucun travaux n’a été engagé ou une sanction financière en cas de non-respect de l’échéancier (comprise entre 5% et 20% du montant des travaux restant à réaliser, avec néanmoins certains plafonds définis par l’article L. 111-7-11 du Code de la construction et de l’habitation.
Depuis le 31 mars 2019, le dépôt des Ad’Ap n’est plus possible.
Les gestionnaires d’ERP qui n’ont pas adhéré au dispositif alors qu’il était obligatoire devront désormais déposer des autorisations de travaux ou des permis de construire de mise en conformité totale, sous peine de sanctions administratives et pénales.
La réalisation des travaux programmée #
Selon l’ampleur des travaux de mise ne accessibilité à réaliser, l’établissement scolaire (propriétaire ou exploitant) devra obtenir un permis de construire, déposer une déclaration de travaux ou bien être légalement dispensé de toute autorisation.Quelles autorisations ? #
La demande d’autorisation doit être effectuée, selon les cas, à l’aide de l’un des formulaires suivants :- Pour les demandes non soumises à permis de construire :
- Pour les demandes de permis de construire :
Quelle procédure ? #
La * DP = Déclaration préalable / AT = Autorisation de travaux / PC = permis de construire ** 5 mois (à compter de la réception du dossier complet (la mairie à 1 mois pour demander des pièces complémentaires)) dont : – consultation de la commission de sécurité et d’accessibilité (2 mois) : silence vaut avis favorable – si dérogation(s) demandée(s) : demande d’avis au préfet (absence de réponse dans un délai d’un mois = rejet) Attention : délai de 2 mois pour recours des tiers. Il est donc conseillé de ne pas commencer les travaux avant l’expiration de ce délai. *** DAACT : déclaration attestant l’achèvement et la conformité des travaux (cf. infra)Les procédures de contrôle : le suivi de l’avancement et de l’achèvement de l’Ad’AP. #
Lorsqu’un Ad’AP comportant plus d’une période est approuvé, le propriétaire ou l’exploitant adresse au préfet ainsi qu’à la commission pour l’accessibilité :- Un point de situation à l’issue de la première année,
- Un bilan des travaux à la moitié de la durée de l’agenda.
Le non-respect des échéances : prorogation du délai d’exécution et sanctions. #
En cas de non-respect de l’Ad’AP des échéances ou d’absence de dépôt d’Ad’AP alors même que l’établissement n’était au 1er janvier 2015, l’établissement s’expose à des sanctions notamment financières. Toutefois, en cas de non-respect des échéances, si l’établissement scolaire rencontre des difficultés, notamment techniques, administrative, financières, ou est face à un cas de force majeur, dans le déroulement des travaux, il sera possible de demander un nouvel échelonnement de l’Ad’AP.La prorogation du délai d’exécution #
Si le propriétaire ou l’exploitant de l’établissement n’est pas en mesure de respecter les délais de réalisation des travaux programmés dans son Ad’AP, il peut demander une prorogation du délai d’exécution dans des conditions limitativement énumérées, à savoir :- Le cas de force majeure, défini comme un évènement « imprévisible, irrésistible et extérieur », qui permet de demander à bénéficier d’une durée supplémentaire de trois ans maximum, renouvelable ;
- La difficulté financière qui permet de demander à bénéficier d’une durée supplémentaire d’un an maximum, non renouvelable ;
- La difficulté technique qui permet de demander à bénéficier d’une durée supplémentaire d’un an maximum, non renouvelable.
Un modèle type de demande de prorogation est disponible en pièce-jointe ou sur le site du Ministère de la transition écologique et solidaire.
Focus : Quelle situation financière justifie la prorogation des délais d’exécution de l’Ad’AP ?
Les contraintes permettant d’accorder une prorogation des délais au regard de la situation financière du propriétaire ou de l’exploitant de l’ERP doivent correspondre à la définition fixée par l’article 3 de l’arrêté du 27 avril 2015 d’une « situation financière délicate », à savoir :
- Une procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire ;
- Une procédure de règlement amiable des difficultés des entreprises (mandat ad’hoc ou conciliation) ;
- Une situation financière remplissant l’une des deux conditions suivantes pour au moins un exercice (parmi l’exercice clos, l’exercice en cours et les exercices prévisionnels) :
- Des capitaux propres ou fonds propres négatifs ou nuls ;
- Une capacité d’autofinancement effective inférieure ou égale à 0 et une capacité de remboursement supérieure ou égale à 3 ans.
Les sanctions #
L’absence non justifiée des justificatifs de suivi ou d’achèvement d’Ad’AP dans les délais prévus ou la transmission de document de suivi « manifestement erroné », est sanctionnée par une amende de 1 500 € quand porte sur un seul établissement de 5ème catégorie et de 2 500 € dans les autres cas.- Les sanctions administratives
Situation rencontrée | Sanction administrative | |
ERP unique 5ème catégorie | Autres ERP | |
Non dépôt d’Ad’AP | 1 500 € par bâtiment | 5 000 € par bâtiment |
Retard de dépôt de l’Ad’AP | 1 500 € | 5 000 € |
Absence de transmission de document | 1 500 € | 2 500 € |
Absence de transmission de l’attestation d’achèvement | 1 500 € |
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- Sanctions pénales :
- L’attestation d’accessibilité produite est non conforme,
- L’attestation d’achèvement n’a pas été établie par une personne habilitée
- L’attestation d’accessibilité d’un ERP de 5ème catégorie est incomplète